Le solaire au bout du monde
Le solaire au bout du monde
Gratuite, démesurée et permanemment disponible, l'énergie solaire est sans doute l’énergie du futur. Ses avantages indubitables pour l’amélioration durable des conditions de vie des populations vulnérables ne sont plus à démontrer. En apportant de l’énergie aux communautés, le projet organisation et développement communautaires atteint simultanément plusieurs objectifs et participe à la lutte contre la pauvreté.
Le chemin qui mène dans les communautés de kouamb, Missoumé, Nomedjo, Ngola ou
Bedoumo est loin d’être un voyage de plaisance. Ici, ce qui tient lieu de route n’a rien à voir avec ce que vous pouvez vous imaginer. Aline KANA, jeune volontaire pour le projet organisation et développement des communautés ne manque d’ailleurs pas d’anecdote pour raconter sa première visite dans la région « lorsque, pour la première fois mes pieds ont foulé le sol de Ngola, je me suis demandé comment font ces gens pour vivre ici ». Plongée au cœur de la forêt équatoriale, ces communautés en proie de toutes sortes d’injustice sont depuis quelques temps sujets à une curiosité particulière. À Kouamb comme à Missoumè, localité coloniale située à 18 Km d’ Abong- Mbang, département du haut Nyong dans la région de l’Est Cameroun, l’ambiance est la même. Depuis quelques temps, des panneaux solaires de 12, 16 et 100 watts sont majestueusement installés sur les toitures des cases construites en terre battue. Environ quatre vingt ménages parmi les cent habitations qui forment les deux communautés de Kouamb et Missoumè ont réceptionné des kits solaires complets. Cette arrivée de l’électricité
par le solaire dans ces communautés font d’elle aujourd’hui la fierté de toute une région, les curieux font tout les jours le déplacement pour apprécier cette réalisation, surtout qu’en ces moments le déficit énergétique du pays soumet les populations des grandes villes à un rationnement que seul la société en charge de l’électricité connait la périodicité.
Fruit de la collaboration entre des ONG locales et internationale, le projet qui est aujourd’hui mis en œuvre bénéficie du financement et de l’assistance technique de Greenpeace. Pour sa Majesté Dieudonné Ndombè, premier fonctionnaire Baka , et chef de village cette initiative vise à « sortir ses frères de cette infériorité sociale dans un monde en pleine mutation comme le notre ». Le projet « organisation et développement communautaire » qu’encadre la
méthodologie psycho- socio- culturelle est une approche novatrice conçu par mestre Guilherme Dos Santos Barboza, président fondateur du Centre Afro brésilien pour les Etudes et la Recherche Culturelle (CABEPEC), elle met au cœur des préoccupations la personne humaine et œuvre pour créer un cadre lui permettant de stimuler elle-même son propre développement.
La phase énergie de ce projet ouvre ainsi le bal d’un long processus d’organisation et de développement des communautés, l’arrivée de l’énergie solaire à permit d’électrifier des foyers communautaires, une école et de nombreuses habitations.par la suite il s’agira outre l’intensification du processus, d’électrifier les centres de santé, et les bâtiments administratifs. Dans ces villages à peine accessible par la route et ou la couverture du réseau téléphonique relève d’un véritable challenge, la connection au réseau électrique est loin d’être envisageable .ainsi le volet énergie solaire le projet permettra d’envisager des solutions pour l’éducation, la
santé, l’agriculture la communication et accès à l’information.
En effet l’arrivée de l’électricité solaire dans ces zones abandonnées aura sans aucun doute un impact sur la vie de ces populations. Marie infirmière à Kouamb confiait d’ailleurs ceci à l’équipe du projet « jusqu’ici les accouchements de nuit se faisait à la lampe torche ou à pétrole, les campagnes de vaccination avait la peine à atteindre ces zones, désormais nous pourrons solliciter des frigos et stérilisateurs nous permettant de conserver les vaccins et les médicaments »
De meilleures conditions de vie, c’est aussi la garantie que ces populations continuent leur activité une fois la nuit tombé, pour les jeunes c’est l’heure du retour « maintenant que je peux voir la télévision, écouter la radio je pense qu’il est temps de rentrer retrouver les miens » ajoute Lionel. L’arrivée de l’électricité solaire impactera dont sur l’exode rural, mais aussi motivera les instituteurs et les infirmiers qui travaille dans ces localités dans des conditions vraiment difficile à rester en poste.
Au total c’est 250 torches, 350 lanternes, 160 radios torches, 34 solars home commandés par ces populations qui ont été distribués dans leur ménage. Quant aux installations, plus d’une centaine de kits solaires internes ont été installés en deux jours à l’intérieur des ménages de Kouam et Missoumè. Posé sur une durée de 25 ans, les panneaux solaires résistent aux intempéries et après une démonstration d’essais, une torche solaire rechargeable peut résister à l’eau.
Dans ces villages au bout du monde sans accès à l’eau courant, brille le solaire.